Ma plus grosse anecdote de voyage et les conseils que j'en tire.

Quand on voyage, on a toujours 1001 galères, des plus ou moins drôles, des plus ou moins gérables et des plus ou moins graves. Malheureusement, on a beau faire attention, être organisé ou prévoyant, il arrive toujours quelque chose.
Je voyage souvent toute seule (pour ne pas dire toujours) et je suis du genre à avoir la poisse. Il m’arrive toujours des choses improbables !
Aujourd’hui, je veux vous raconter ma pire/meilleure anecdote de voyage. Plus qu’une galère, ça a été un vrai concours de circonstances. Je suis aujourd’hui amusée de raconter ça mais sur le coup, je ne faisais pas la maligne. Pourquoi je souhaite vous raconter ça ? Parce que de ces galères, j’en ai tiré des leçons. Je vais donc pouvoir vous donner quelques conseils qui vous permettront de ne pas vous mettre dans des situations à risques !

Je commence :
Nous sommes le 5 Janvier 2022, je pars pour la première fois en voyage solo, mon sac à dos sur le dos. Ma première destination ? Le Mexique. Je me renseigne toujours avant de partir quelque part : les choses à faire, le coût de la vie, les conditions d’entrée, les vaccins obligatoires etc. On sort du COVID, le Mexique est l’un des seuls pays qui n’a pas fermé ses frontières pendant la pandémie et depuis quelques semaines, je remarque pas mal de témoignages sur le groupe Facebook “Les français au Mexique” concernant la durée de validité du visa mexicain.
Quand vous entrez au Mexique, pas besoin d’avoir fait des demandes spéciales pour un visa en amont. En arrivant, les autorités tamponnent votre passeport et vous donnent légalement 180 jours de visa. Si vous voulez rester plus longtemps, il vous faudra quitter le pays avant les 180 jours puis revenir pour les renouveler.
Dans les témoignages que je lis, je vois que les autorités mettent un peu n’importe quoi en termes de nombre de jours accordés sur le sol mexicain sur les visas des touristes. Pourquoi ? Ma théorie, c’est que le tourisme a baissé pendant le COVID, ils ont besoin d’argent, et les visa expirés pourraient leur rapporter de l’argent.
Je me prépare donc à l’éventualité qu’ils me donnent moins de 180 jours sur mon visa. Mais en arrivant à l’aéroport de Cancun, je suis seule, fatiguée à cause du décalage horaire, il est 22h (4 heures du matin dans ma tête), et je ne pense pas une seule seconde à regarder le nombre de jours accordés.
Je m’installe dans mon auberge de jeunesse, ma cousine me rejoint depuis le Brésil pour ma première semaine de voyage dans le Yucatan et ce n’est qu’au bout de quelques jours que je pense à regarder mon visa.
Et là, ce qui devait arriver arriva.

Le visa mexicain n’est ni un autocollant ni un tampon dans le passeport, c’est une petite feuille volante qu’ils glissent dans le passeport. Sur celui-ci je vois d’inscrit “20 jours” au lieu des 180 jours légaux. Je panique (quelques minutes), puis je décide d’organiser mon voyage autrement pour me retrouver à la frontière Guatémaltèque au bout de 20 jours de voyage pour sortir du Mexique, visiter le Guatemala une dizaine de jours, puis revenir au Mexique pour obtenir un nouveau visa de 180 jours et continuer mon voyage initial.
Je voyage donc une semaine avec ma cousine à Cancun, Playa del Carmen et l’île de Cozumel, puis je commence mon voyage seule à travers les villes de Bacalar, Valladolid et Mérida. Deux jours avant l’expiration de mon visa, je prends un bus de nuit vers Palenque, la ville qui me permettra de traverser la frontière vers le Guatemala.
J’arrive donc à Palenque accompagnée d’un voyageur Suisse, Philipp, rencontré à Mérida. Pendant 48h, nous décidons d’explorer les ruines de Palenque (magnifique site archéologique maya) et les cascades d’Aguas Azul, et nous organisons notre départ au Guatemala avec une agence. Le départ est prévu le lendemain à 7h, soit le jour de l’expiration de mon visa. En fin de journée, nous recevons un appel du guide qui nous annonce qu’il ne sera pas possible de traverser la frontière le lendemain car elle sera fermée entre les deux pays à cause d’une grève pour une durée indéterminée.
CONSEILS : QUE FAIRE À PALENQUE ?
- Dormir à Casa Janaab
- Visiter la zone archéologique de Palenque
- Visiter les cascade d’Agua Azul
- Manger à Monte Verde Trattoria Pizzeria (pour retrouver des saveurs européennes)
Comment vais-je faire ?
Le lendemain matin, je me rends donc au poste d’immigration de la ville. Comme je viens de le dire, il ne s’agit pas d’un poste de police classique où je peux demander conseil, mais d’un petit bâtiment devant lequel attendent une centaine de migrants. Je ne me sens pas à ma place, et les policiers ne sont pas d’une grande aide. Ma seule solution selon eux ? Me rendre à la frontière quand même juste pour renouveler mon visa, sans le traverser. Mais c’est 4 heures de route, et ça ne m’enchante pas de faire l’aller-retour sur la journée.
Je rentre à l’auberge. Je commence à avoir un peu peur, ça fait seulement 20 jours que je voyage et j’ai déjà des galères. Ce qui me fait le plus peur dans cette situation, c’est le fait que j’ai entendu plusieurs personnes me dire que certains voyageurs se font arrêter pour avoir un visa expiré. Les autorités ici étant très corrompues, ils demandent de l’argent en fonction de la “tête du client”. Il me faut donc une solution.
A Palenque, il n’y a pas de poste de police, comme expliqué avant alors je décide d’acheter un ticket de bus de nuit pour me rendre dans la grande ville suivante : San Cristobal de las Casas. Là bas, je pourrais aller au poste de police et déclarer une fausse perte de mon visa pour en obtenir un nouveau et enfin être en règle pour pouvoir continuer mon voyage l’esprit tranquille.

Mais en discutant de mon plan avec d’autres backpackers de l’auberge, ils me mettent en garde et me font remarquer que le bus de nuit que je m’apprête à prendre avec Philipp est l’un des itinéraires les plus contrôlés du pays en raison de la proximité avec la frontière, pour lutter contre les migrations illégales. Pas de chance !
Il est donc impensable de prendre ce bus avec mon visa expiré ou c’est l’arrestation certaine. Hors de question de me retrouver dans une prison au fin fond de la forêt mexicaine pour cette histoire. Je brainstorme avec mes nouveaux amis de l’auberge pendant quelques instants et nous arrivons à une solution unique : falsifier mon visa !
Évidemment, ne faites jamais ça ! Si je vous en parle, c’est parce que c’est une situation qui peut vous arriver, mais il vaut mieux traiter le problème à la source et s’assurer quand vous arrivez au Mexique, qu’au poste de migration ils inscrivent bien “180 jours” ou bien de changer votre itinéraire pour toujours rester en règles.
Je prends mon courage à deux mains, m’équipe du stylo noir qui ressemble le plus au coup de stylo déjà présent sur le visa et ajoute d’une main de maître, le chiffre 1 devant le 20 afin d’obtenir un visa de 120 jours. Le résultat est plutôt satisfaisant, mais il n’y a plus de retour en arrière possible.

Quelques heures plus tard, mon sac à dos en place sur mes hanches, je me rend avec Philipp à la gare routière pour prendre notre bus de nuit vers San Cristobal de Las Casas. Il doit être 23h, je suis très stressée mais au moins je ne suis pas seule.
On s’installe, je retire mon ordinateur portable de mon sac et place le sac au-dessus de ma tête dans les compartiments dédiés. Je pianote sur mon ordinateur (pendant ce voyage je rédigeais régulièrement une newsletter que j’envoyais à mes proches) et me repose.
A peine 2 heures après le départ, un premier check point. Le car s’arrête et des militaires qui ont l’air peu commodes montent. Ils demandent à tous les passagers de préparer passeport et visa. Les battements de mon cœur s’accélèrent, je regarde Philipp, paniquée. C’était donc vrai cette histoire de contrôles sur cet itinéraire.
Le militaire se dirige vers moi, prend mes documents et se fait appeler par son collègue qui a un problème avec un couple assis devant nous. Un mexicain et une allemande, résidant à Mexico City. Ils n’ont pas leur passeports sur eux, seulement leur pièce d’identité. Ni une, ni deux, les militaires les font sortir du car et leur font récupérer leurs affaires en soute. Ils se font embarquer. Pendant tout ce temps, le militaire gère toute cette affaire, mon passeport à la main. Pourvu qu’il ne voit pas que je l’ai falsifié. Il revient vers moi, me regarde dans les yeux, regarde ma photo sur mon passeport et me rend mes papiers. Ouf. C’est passé.
La tension redescend quand le car reprend la route, sans le couple mexico-allemand.
Quelques heures plus tard, alors que je dors profondément, le car s’arrête à nouveau. Nouveau contrôle. Cette fois, le militaire annonce d’une voix grave et forte qu’il ne contrôlera que cinq passeports aléatoirement. J’entends, je comprends, je fais semblant de dormir. Loupé ! J’ai tellement peu de chance dans ce genre de situation (ou peut-être que mes talents d’actrices ne sont pas au niveau que je pensais) que je sens le militaire me tapoter sur l’épaule pour que je montre mon passeport et mon visa à nouveau.
Mon état de stress est encore plus élevé que la première fois, il doit être 4 heures du matin. Il me regarde longuement et me remets mes documents sans rien dire.
Ouf, ça passe, encore une fois.
CONSEILS POUR ÊTRE EN RÈGLE AU MEXIQUE (OU AILLEURS)
- Avant de partir, jetez un coup d’œil au site du gouvernement France Diplomatie, conseils aux voyageurs, pour savoir si vous avez besoin d’un visa, ou de vaccins obligatoires.
- Vérifiez ce que font les autorités sur votre visa à l’entrée du pays pour ne pas vous laisser surprendre pendant votre voyage par une date d’expiration inattendue sur votre visa.
- Suivez le groupe Facebook “Les Français au (pays où tu te rends)”, car il y a toujours des bons plans, des conseils et les actualités du pays.
Nous arrivons au petit matin à San Cristobal de Las Casas. Je suis fatiguée mais soulagée. Nous comptons déposer nos affaires à l’hôtel, manger un bon petit-déjeuner et nous rendre au poste de police pour que je puisse déclarer la perte de mon visa et recommencer à zéro.
Mais tout ne se passe pas comme prévu. Une fois arrivés à l’hôtel, j’ouvre mon petit sac à dos, qui était entreposé dans le compartiment au-dessus de ma tête dans le car et découvre que l’on m’a volé tout mon matériel multimédia : mon appareil photo hybride et mes objectifs, ma GoPro, ma tablette et des bricoles. Il y en a pour plus de 3000€. Je fonds en larmes.
Je préviens Philipp et en vérifiant qu’on ne lui a rien volé, il se rend compte qu’il n’a plus son passeport ! Il n’attends pas une seconde et part en courant à la gare routière où il retrouvera son passeport dans le bus qui n’était pas encore reparti. Chanceux !
Comme quoi, sans le vol de mes affaires, il aurait perdu son passeport. Un mal pour un bien comme on dit !

Je suis dégoûtée mais je ne me laisse pas abattre. Ce n’est que du matériel finalement. Le voyage continue. Nous allons prendre un petit déjeuner ce qui nous permet de faire des recherches pour trouver où se situe le poste de police. Finalement, j’irai faire une déclaration de vol et non de perte.
Le poste de police ne ressemble à rien, on dirait un vieux cabinet médical, les policiers ne sont même pas en uniforme et on me fait rentrer dans une pièce où se trouve un petit bureau, un ordinateur dessus et un policier qui a plutôt l’air d’un ouvrier. Pendant qu’il prend ma plainte, le mur derrière moi s’ouvre littéralement. Un ouvrier (un vrai) vient de faire un trou de ma taille (certainement pour y installer une porte par la suite). Non mais je suis dans un film ou quoi ? Quand est-ce que ça s’arrête ?
Finalement, je repars avec une dizaine de pages A4, qu’il faudra que je présente en cas de contrôle.
CONSEILS POUR ÉVITER LES VOLS DANS LES BUS AUX MEXIQUE (OU AILLEURS)
- Si vous comptez entreposer votre sac dans l’auberge, en consigne, en soute d’un bus ou où que ce soit, équipez-vous de cadenas.
- Dans un bus, les chauffeurs vous feront mettre votre gros sac à dos en soute, assurez-vous de ne pas y laisser des choses de valeur. Gardez toutes les choses auxquelles vous tenez dans votre petit sac à dos (voire une tenue de rechange au cas où) et surtout gardez-le entre vos jambes. Les voleurs ont certainement profité du fait que je dormais pour voler dans mon sac et pourtant j’y avais mis deux cadenas ! Ils ne se sont pas gênés pour casser la fermeture. Aussi, les chauffeurs sont souvent de mèche avec les voleurs.
- Avant de quitter le bus, vérifiez que vous avez toutes vos affaires, le voleur a fait le trajet avec vous donc vos affaires ne sont pas loin.
- Prenez une assurance voyage (mais vérifiez bien les conditions avant de souscrire).

Comme je le disais au début de cet article, cette anecdote est vraiment basée sur un concours de circonstances. Pour la faire courte sur la suite car c’est beaucoup moins intéressant, dans les deux jours qui ont suivi, je me suis faite une entorse à la cheville (j’ai dû acheter des béquilles et quelques crèmes et strap à la pharmacie – donc votre assurance voyage est importante), et j’ai attrapé une “tourista” à cause de la qualité de l’eau à San Cristobal de las Casas qui est médiocre (même un brossage de dents à l’eau du robinet peut être fatal).
Mon conseil ultime quand il vous arrive des choses comme ça en voyage, c’est de garder votre calme, tout ça est galère et chiant mais il n’y a rien de grave. Gardez votre positivité et vous verrez, c’est toujours drôle de raconter ces histoires une fois qu’elles sont digérées !